Varda Kotler sings CD Recital
Critique de Chronique Musicale

FRANCE – ITALIE – ALLEMAGNE – AUTRICHE – ESPAGNE
Varda KOTLER (soprano) - Véronique BARRAUD (piano) Récital.

REM 311326 XCD.

Jacques Guillaubez et les Disques REM ont généralement la main heureuse dans leur choix d'interprètes. Varda Kotler (soprano), née à Tel-Aviv, a fait ses etudes à l'Université de sa ville natale, à Londres, à New York, et en Italie, auprès de maîtres célèbres. Elle assume une carrière internationale. Véronique Barraud (pianiste) est diplômée du Conservatoire Supérieur de Musique de Genève, et a accompagné, entre autres, le baryton François Le Roux et le flûtiste Michel Debost. Ensemble, les deux interprètes forment une équipe très équilibrée. Leur capacité d'adaptation à tous les styles est exceptionnelle.
D'emblée, la chanteuse s'impose par le timbre agréable de sa voix juste assez dramatique, et la pianiste, par son accompagnement discret, très égal, à l'écoute de sa partenaire. Varda Kotler aborde la prononciation italienne dans une oeuvre de Pergolèse et des extraits de Giulio Cesare de Haendel. Trois Lieder de Mozart, dont Das Veilchen (La Violette, texte de Goethe), bénéficient, non seulement d'une réelle musicalité empreinte de délicatesse qui ne nuit pas à la simplicité du texte, mais encore d'un dosage dramatique; cette version est authentiquement mozartienne. Le volet français comprend quatre melodies de Georges Bizet, dont Rose d'amour rendue avec finesse, bon goût et une effusion contenue, comme il se doit. Avec la mélodie Pastel, le rythme sous-jacent reprend ses droits. La pièce redoutable de Maurice Ravel: Vocalise-Étude en forme de habanera révèle de réelles qualités vocales (justesse et pureté aussi bien dans l'extrême grave que dans l'extrême aigu). Avec Francis Poulenc, l'incomparable chanteuse brille par sa virtuosité, ses intonations délicates; elle fait passer l'émotion dans sa voix et s'adonne à la haute-voltige, n'excluant pas le sens de l'ironie bien française dans trois extraits des Métamorphoses. L'atmosphère mélancolique, langoureuse, un peu secrète des quatre Madrigales amatorios de Joaquin Rodrigo né en 1902, est traduite avec le meme bonheur. Le piano n'assume pas seulement un rôle d'accompagnateur; il crée aussi l'ambiance. Ce disque, modèle de musique intimiste, réalisé par les deux interprètes en parfaite connivence, est un régal pour l'oreille et les amateurs de Mélodies.

Édith WEBER
Professeur émérite

UNIVERSITÉ DE PARIS-SORBONNE (PARIS IV)


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Varda Kotler