Varda sings CD Charles Gounod
Le Christianisme

Cantique des Cantique: Amour et Exil

Melodies londonniennes de Charles Gounod
(1818-1893). EM n°31133 –

PAR LE PROFESSEUR Edith WEBER

Varda Kotler, chanteuse israélienne et son accompagnatrice française, Véronique Barraud (piano), forment une excellente équipe. Leur nouveau CD propose 19 Mélodies londonniennes de Charles Gounod (1818-1893) sous-titrées "Chants d'amour et d'exil". Les textes anglais reposent sur deux sources bibliques et sur des poèmes de Sir Philip Sydney Longfellow (1817-1882) pour ne citer que les plus célèbres. Sur les dix-neuf mélodies, dix paraissent en premier enregistrement mondial. En septembre 1870, Charles Gounod se réfugia en Angleterre où il résida pendant quatre ans, exilé, soucieux pour l'avenir des siens, aux prises avec une aventure sentimentale et financière qui fut, selon ses propres termes, : "la plus grande erreur de (sa) vie". C'est dans ce contexte et pour la voix de mezzo-soprano de son amie, qu'il mit en musique ses Mélodies Londoniennes, la composition lui permettant de s'évader et d'extérioriser ses sentiments.

Amour, nature et calme
La voix de Varda Kotler (soprano), lumineuse et bien timbrée, s'impose d'emblée. L'interprétation; qui ne manque pas d'élan contenu, reste discrète, avec les accents justes pour traduire les sentiments religieux et amoureux, nostalgiques et mélancoIiques. Les interprètes font preuve de cohésion, chacun s'effaçant au profit de l'autre, lorsque la partition l'exige. Le contenu de ces Mélodies gravite autour de trois pôles: amour (My true love hath my heart (5); Queen of love (18), Maid of Athens (11), nature et lyrisme (The fountain mingles with the river, (12), Birdie (Petit oiseau, doux chanteur...), calme et douceur (sweet baby, sleep! (9), Tranquil night (7). Pour la première mélodie, My Beloved spake (extrait du Cantique des Cantiques), de contenu religieux et lyrique, Charles Gounod a ajouté les sonorités plus graves et chaudes du violoncelle par Philippe Barry. O divine redeemer (O divin Redempteur (2)) se présente comme une vraie prière. Le n°5, My true Love hath my heart (Philippe Sydney) est à mi-chemin entre un choral classique en style note contre note et une mélodie schubertienne. Le n°6, There is a green hill far away, bénéficie d'une sonorité chantante et d'une bonne conduite de la basse au piano. Le n°7, Tranquil night, se distingue par une belle Envolée mélodique quelque peu chromatique. Le n°8, lIala Mai (1813-1873) explorateur britannique et missionnaire protestant -est particulièrement expressif et poignant. Dans le n°9, Sweet baby, sleep!, classique avec un parfum légèrement modal, jouant sur la répétitivité, pour susciter l'endonnissement, l'accompagnement pianistique au-dessus duquel plane la mélodie n'est pas sans rappeler également Schubert, de meme que dans le n°11, Maid of Athens (Amour d'Athènes)... Varda Kotler fait prevue d'une bonne articulation et d'une diction anglaise assez précise, qui lui permettent, notamment, de triompher de la vélocité du n°10, If thou art sleeping, maiden awake! La qualité constante de ce disque reside dans le lyrisme et la simplicité des accents. Les interprètes réussissent à conférer une note spirituelle à des poèmes en apparence profanes, et ils ont le grand mérite de faire découvrir des mélodies anglaises de Charles Gounod, qui n'est pas seulement le compositeur de Faust, de Mireille, de la Trilogie sacrée Rédemption et du Te Deum...

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Varda Kotler